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"S'il se passe un truc moche, on boit pour essayer d'oublier; s'il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s'il ne se passe rien, on boit pour qu'il se passe quelque chose." Charles Bukowski
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Pour ma part, c'est mon père qui est alcoolique. Il l'a toujours été, c'est dans ses gênes et par conséquent surement dans les miens. Il boit lorsqu'il passe une mauvaise période de sa vie. Mes parents ont divorcé quand j'avais 4 ans, je n'ai donc jamais eu le temps de remarquer cette dépendance. Jusqu'au jour où, après plus de 10 ans de vie commune, il trouve un ticket de chambre d'hôtel dans la poche de ma belle-mère ... Ils ont rompu, c'était très dur pour tout le monde. Mais pour mon père c'était qu'une excuse pour rechuter dans cette dépendance ...
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"J'essaye de noyer mon chagrin dans l'alcool mais depuis le temps... il appris à nager, mon chagrin." Philippe Gelluck
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Le jour où mes belles soeurs et ma belle mère sont parties, je me suis retrouvée dans une grande maison avec mon frère et mon père. C'est là où j'ai pu l'observer dans sa peau d'homme alcoolique. Il buvait jamais devant nous. Quand je rentrais dans la maison je découvrais une odeur bizarre que je ne connaissais pas encore ...

Un jour (j'avais 16 ans), je suis allée toute seule chez mon père. J'ai passé la journée dans ma chambre avec mon ordinateur. La règle c'est que je dois revenir chez ma mère à 19h. 19h05, mon père ne me demande toujours pas d'enfiler mon manteau. J'aperçois en ouvrant la porte de ma chambre qu'il fait tout noir dans le couloir et dans tout le reste de la maison.
Le jour où mes belles soeurs et ma belle mère sont parties, je me suis retrouvée dans une grande maison avec mon frère et mon père. C'est là où j'ai pu l'observer dans sa peau d'homme alcoolique. Il buvait jamais devant nous. Quand je rentrais dans la maison je découvrais une odeur bizarre que je ne connaissais pas encore ...

Un jour (j'avais 16 ans), je suis allée toute seule chez mon père. J'ai passé la journée dans ma chambre avec mon ordinateur. La règle c'est que je dois revenir chez ma mère à 19h. 19h05, mon père ne me demande toujours pas d'enfiler mon manteau. J'aperçois en ouvrant la porte de ma chambre qu'il fait tout noir dans le couloir et dans tout le reste de la maison.

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J'approche silencieusement dans le salon, la télé était allumée. Je m'assoies à coté de lui sur le canapé, il ne dit rien. Je tends l'oreille, sans jamais le regarder et j'entends un ronflement. Je le regarde, il dormait ... Papa ? Papa ? Il dort toujours. Il faut savoir que mon père et moi on est très distant, on ne se dit rien et on a rien à se dire. Du coup, un peu intimidée par la situation, je me dis : Il faut que j'aille faire du bruit ! Je rentre dans ma chambre, je ferme la porte (très bruyamment) et j'attends ... Toujours rien ! Je médite ...

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Je me lève et décide d'aller au toilette ... Je rentre, je ne me déshabille pas, j'attends un peu et tire la chasse d'eau ! Ça y est je l'ai réveillé ! Je retourne dans ma chambre, il arrive la tête dans le cul, me disant enfin d'aller mettre mon manteau. Je voulais partir au plus vite de cette situation des plus étrange. Je ne savais pas encore qu'il était bourré. Mais c'est en montant dans la voiture et en voyant qu'il n'arrivait pas à s'attacher que j'ai compris ... Il était 19h30 et il faisait nuit noire. J'étais bloquée dans une voiture avec un alcoolique, avec mon père.

Avant même qu'il réussisse à mettre la clé dans le trou, je m'étais remémorée tout le trajet et toutes les routes dangereuses qu'il devra prendre. Ce sont des petites routes de campagnes où animaux et voitures se mélangent. Il y a trois virages violents ... J'étais terrorisée et je ne pouvais rien faire. C'est étrange d'être terrorisée alors je suis en présence de mon père, de l'homme qui m'a donné la vie et qui peut-être allait me la reprendre. Il démarre, il "roule". En voyant tous les zig zag qu'on faisait, je me suis cachée avec mes cheveux et j'ai laissé une larme couler sur ma joue. On frôlait les murs, le fossé. Je tremblais comme une feuille. Je pensais, les yeux fermés, aux personnes que j'aimais. A qui j'allais manquer si je mourais. J'ai ré-ouvert les yeux quand j'ai senti qu'on s'arrêtait. On était arrivé, j'étais en vie.

Je suis rentrée chez moi, j'ai mis les pieds sous la table, je n'ai rien dis à ma mère. J'avais le regard vide. Je suis montée dans ma chambre, j'ai fermé la porte et j'ai pleuré.

Comment mon père a pu me faire une chose pareille. Comment a-t-il pu imaginer de boire alors que j'étais pas loin. Il savait très bien (en étant sobre) qu'il devrait me ramener chez moi en voiture. Et même bourrée, une personne est consciente de si elle est apte ou pas à prendre le volant et on se pose d'autant plus la question lorsque la vie de sa fille en dépend.
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"La confiance se gagne en gouttes et se perd en litres." 퓙Anonyme
Je n'ai jamais raconté cette soirée à personne. J'ai un peu honte d'avoir un père alcoolique. Depuis ce soir là je ne reconnais plus mon père, il me dégoûte, je lui en veux ... Je le vois deux trois fois par an et à chaque fois je me demande : Est-ce qu'il est bourré ? et là ? et là ? Quand je dialogue avec lui et qu'il me pose constamment les mêmes questions, je me rends compte que non il n'a pas changé ...
"L'alcool est la réponse. Je ne me rappelle plus de la question." Anonyme
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N'hésitez pas à me dire vos petites pensées sur ce thème que cela vous concerne ou non. Si vous avez des conseils à me donner, ou si vous en voulez ... Je serais ravie de discuter avec vous !